Page:Oeuvres de Louis Racine, T1, 1808.djvu/185

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On lui demande en vain des signes dans les cieux.
Vient-il pour contenter les esprits curieux ?
Ce qu’il fait d’éclatant, c’est sur nous qu’il l’opère ;
Et pour nous sort de lui sa vertu salutaire.
Il guérit nos langueurs, il nous rappelle au jour :
Sa puissance toujours annonce son amour.
Mais c’est peu d’enchanter les yeux par ces merveilles.
Il parle : ses discours ravissent les oreilles.
Par lui sont annoncés de terribles arrêts ;
Par lui sont révélés de sublimes secrets.
Lui seul n’est point ému des secrets qu’il révèle ;
Il parle froidement d’une gloire éternelle ;
Il étonne le monde, et n’est point étonné :
Dans cette même gloire il semble qu’il soit né :
Il paraît ici bas peu jaloux de la sienne.
Qu’empressé de l’entendre un peuple le prévienne,
Il n’adoucit jamais aux esprits révoltés
Ses dogmes rigoureux, ses dures vérités.
C’est en vain qu’on murmure, il faut croire, il l’ordonne.
D’un œil indifférent il voit qu’on l’abandonne.
D’un tel législateur quel sera le destin ?
Jadis de la vertu Platon prévit la fin.
A souffrir, disait-il, que