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136 ROKEBY.

sée… Il faudrait des lauriers pour récompenser vos vers ; et la pauvre Matilde, privée de son héritage, n’a pas une guirlande à poser sur votre front. Il est vrai que je vais m’éloigner des rians vallons de Rokeby, et que je ne pourrai plus errer sur les rives de la Greta, mais sans doute que Wilfrid en chevalier courtois, daignera permettre à sa prisonnière d’aller errer sous ces ombres que l’été embellit de ses fleurs. Je pourrai cueillir le lis et la. rose dans le bois de Marwood et sur le coteau de Toller-Hill et j’y tresserai une guirlande pour un barde habile dans l’art des muses.

Le fils d’Oswald se tint un moment à l’écart pour accorder la harpe de Matilde, et préluda ensuite par un air mélancolique, comme pour préparer à sa plaintive romance.

LA GUIRLANDE DE CYPRÈS.

Fleurs du printemps, recevez mes adieux !

Du cyprès seul j’aime encor la verdure :

Vous dont l’aspect embellit la nature,

Fleurs du printemps, je vous laisse aux heureux !

Roses et lis qu’on cueille aux jours de fête,

Ornez un front où brille la gaîté ;

Depuis long-temps que l’espoir m’a quitté,

Le noir cyprès doit seul parer ma tête.


Couronne-toi du pampre des coteaux

Barde qu’égare une aimable folie !

Au citoyen sauveur de sa patrie

Le chêne altier offre ses verts rameaux.

Au tendre amant c’est le myrte qu’on donne.

Hélas ! Matilde a dédaigné mes vœux,

Le myrte n’est que pour l’amant heureux ;

Le cyprès doit seul former ma couronne.


Du lierre, Albyn 1, décore tes cheveux ;

Préfère, Érin 2, le trèfle des prairies ;

(1) Albyn, l’Écosse.

(2) L’Irlande.