Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome II, trad Defauconpret, 1831.djvu/170

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164 ROKEBY.

tout ; mais tu resteras toi-même en otage pendant que ton fils sera mon messager. Il portera une lettre à Mortham, et ira nous chercher ces tablettes que je veux posséder. Une fois cette commission fidèlement remplie, je te rends la liberté, et je ne plaindrai pas une riche récompense. Mais, si je suis trahi, tu ne sortiras de la prison que pour marcher à la potence.

XVII.

Quel subterfuge restait-il à Guy Denzil, retenu lui-même dans le filet qu’il avait tissu ? Il laissa échapper un soupir à demi étouffé, me prit à part, et me révéla que c’était ici que je trouverais ce qui doit être le prix de notre délivrance. Au nom de toutes les lois les plus saintes, qu’il avait si souvent violées avec un dédain moqueur, il me conjura de hâter mon retour et de tenir ma promesse. Je partis ; il me dit adieu avec autant de tristesse que si déjà le fatal cordon allait terminer ses jours, et comme si j’eusse été le ministre consolateur qui l’avait assisté au dernier moment. Voilà cette lettre que Wycliffe m’a remise. Je dois chercher Mortham sur les rives de la Greta la cabane de son garde forestier, près de la vallée de Thorsgill, lui a servi d’asile jusqu’à ce moment. C’est de là sans doute qu’en errant sur le coteau, il découvrit l’embûche tendue par nous à la belle Matilde. Wycliffe m’a fait partir à la nuit tombante, et j’arrive seulement, dans la caverne. Donne-moi la lettre d’Oswald, — dit Bertram ; et, après l’avoir lue, il la déchira en mille pièces. — Ce papier, s’écria-t-il, ne contient que de lâches impostures pour tromper le cœur généreux de son noble cousin et l’amuser par des délais, jusqu’à ce qu’il ait pu lui faire perdre la vie… Maintenant, jeune Edmond, déclare-moi la vérité tout entière… Si je remarque en toi l’astuce de Denzil, je t’arracherai le cœur avec ton secret.

XVIII.

— Vos menaces sont inutiles, dit Edmond, je renonce à Denzil et à ses fatales leçons. Avant de vous voir, j’avais