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176 ROKEBY.

étendus trois cadavres sanglans ; il n’entend pas les acclamations bruyantes de la foule, qui applaudit à son retour. Mortham ne voit et n’entend que Redmond ; il le presse sur son cœur en soupirant, et s’écrie : — Mon fils ! mon fils

XXXV.

Ce fut un jour de l’été que ce fils Chéri fut rendu à son père. Déjà le soleil avait mûri l’épi doré qui se penchait sur sa tige ; mais, quand le mois d’août rassembla les laborieux moissonneurs, un pompeux cortège se pressa dans le sentier qui conduit d’Eglistone à Mortham. Le villageois oublie un moment de lier et d’amonceler les gerbes, et les jeunes filles quittent leurs faucilles pour voir passer un époux et sa fiancée. Des groupes d’enfans les suivent, l’épi tombe des mains de la glaneuse pendant qu’elle prie le ciel de bénir ce couple d’amans. C’était l’héritière de Rokeby qui venait de donner sa foi au brave Redmond. La vallée de la Tees se souvient encore comment la fortune s’acquitta envers la vertu, et accorda aux deux époux une longue vie de repos et d’amour, pour les consoler de leurs premiers chagrins.

La vie fut ainsi.pour eux comme un jour de printemps. Après une matinée orageuse, le soleil sourit à la terre ; après quelques années de soucis, Redmond et Matilde obtinrent des années de bonheur.

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