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190 LES FIANÇAILLES DE TRIERMAIN.

d’une lumière pâle, quand le valeureux baron se réveilla en sursaut, et, appelant à haute voix tons ses serviteurs, s’empressa de leur dire :

IV.

— Écoutez-moi, mes ménestrels ; qui de vous vient de tirer de sa harpe ce son moulant, si doux et si tendre qu’il m’a semblé la voix d’un ange qui appelle un saint près de rendre le dernier soupir Dites-moi, mes braves vassaux, où a-t-elle passé cette vierge céleste dont le regard était si pur, et la démarche si gracieuse ? une plume d’aigle ornait ses noirs cheveux ; elle vient de traverser mon appartement tout à l’heure.

V.

Richard de Brettville répondit (Richard était le chef des bardes du baron) :

— Noble Chef, nous avons observé le plus profond silence depuis l’heure de minuit, où les accords de nos harpes, semblables au murmure du ruisseau, vous ont procuré le sommeil.

Si le son d’une harpe s’était fait entendre, il n’aurait pas échappé à mon oreille attentive, quand il eût été aussi faible que le soupir à demi étouffé d’une vierge qui croit son amant auprès d’elle.

Philippe de Fasthwaite, chargé de la garde de la cour répondit :

Depuis que nos sentinelles ont été placées hier soir à leur poste, personne n’a posé le pied sur le seuil de la porte, ou j’aurais entendu le bruit de ses pas, eussent-ils tombé sur la terre aussi légèrement que les feuilles flétries quand le froid dépouille les arbres et qu’aucun vent ne souffle.

VI.

Le baron s’adresse à son page :

Viens ici, Henry, lui dit-il, toi que j’ai sauvé du sac de l’Ermitage, dans ce jour où le sombre château, les tourelles et le clocher se changèrent en colonnes de feu,

CHANT PREMIER. 191