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192 LES FIANÇAILLES DE TRIERMAIN.

blancs, assis sur un fragment de rocher que la foudre avait séparé de la montagne. La mousse et des lichens formaient le coussin du vieillard, et le tremble flexible balançait sur sa tête le dais de son feuillage.

Henry mit pied à terre, aborda respectueusement le grave Lyulph, lui délivra le message de son maître et lui demanda ses conseils.

L’homme des siècles rêva long-temps pour rassembler dans sa mémoire les trésors des temps passés ; puis, comme s’il fût sorti d’un profond sommeil, il prononça cette réponse solennelle :

IX.

— Cette vierge est une beauté de la terre, et un mortel peut l’obtenir quoique cinq cents ans et plus se soient écoulés depuis sa naissance.

— Mais où est le chevalier du nord qui osera tenter une aventure aussi périlleuse que celle de la vallée de Saint-Jean ? Écoute jeune page, ce que je vais te raconter ; grave-le dans ta mémoire, et ne t’étonne pas si mon récit te transporte au milieu des ruines d’un temps déjà bien loin de nous. Cette histoire merveilleuse a été transmise aux sages et aux bardes depuis le siècle de Merlin.

X.

LE RÉCIT DE LYULPH.

— Le roi Arthur quitta les remparts de Carlisle après les fêtes de la Pentecôte : il voyageait en chevalier errant, et le soleil d’été embellissait de ses doux rayons les montagnes, la mousse des rochers et les vastes plaines. Au-dessus du sentier solitaire qu’il suivit, s’élevait le sommet escarpé de Glaramasa. Le soleil laissait tomber sa lumière au milieu des ombres des antres obscurs, quoique jamais aucun de ses rayons n’ait pu atteindre la surface de ce lac dont le sombre miroir reproduit encore l’image des étoiles quand la lumière du midi éclaire l’horizon. Le