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CHANT TROISIÉME. 219

son_âmeà de tristes méditations, jusqu’à ce que, assoupi par le murmure sourd du torrent et le sifflement mélancolique de la bise, il sentit succéder à sa rêverie un som-. meil interrompu.

vi.

Ce fut alors qu’il entendit un, son, lugubre... Bruit etrange et effrayant au milieu d’un désert dont les seuls habitans étaient le daim et le coq de bruyère !

Roland se réveille et tressaille, ilentend de nouveau ce bruit solennel et mesuré qui se répète onze fois, comme la voix d’airain d’une orgueilleuse cathédrale, ou le toc-sin d’une cité.

Quelle fut la première ilppression que produisit ce bruit sur Roland, dans cette solitude ? Je serais désolé de mëdire d’un guerrier, mais je dois être fidèle à ma franchise de ménestrel : sa première pensée fut une pensée de crainte.

vii.

Cependant un mélange d’émotions plus généreuses suc-céda bientôt à ce frémissement passager ; Roland se sentit animé par le. vif désir de l’amour ; l’ardente espérance, la noble valeur, et ce fier enthousiasme de chevalerie qui brûle d’affronter le péril. —

Le guerrier s’élança de la grotte long-temps avant qu’eût expiré .la voix des. échos qui répétèrent le son étrange qu’il venait d’entendre. Ce son s’était prolongé au -loin, de précipice en précipice, depuis Glaramara et le pic de= Grisdale, jusqu’aux hauteurs du Legbert.et aux vallons de Derwent.

Assourdi et frappé de surprise, le chevalier fixa ses regards sur l’impénétrable obscurité de la nuit, jusqu’à :ce que le silence ne fût plus troublé que par le mugissement monotone du torrent et la voix de la brise.

Soudain du côté du nord une lumière brilla à l’horizon comme un trait de flamme, et unmétéore : roula lente-