Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome II, trad Defauconpret, 1831.djvu/229

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CHANT TROISIÈME. 220

Château merveilleux qu’il avait vu distinctement à la clarté du météore avait disparu ; l’éminence enchantée n’offrait plus qu’un amas de rochers comme la veille.

xi.

Obstiné à terminer l’aventure, le cœur de Roland dé-daigne d’y renoncer : mais il parcourt de nouveau le val : lon ; il ne -voit plus que les xochérs., il n’entend plus que la voix du. torrent. Enfin, lorsque la lune, errant dans les sentiers azurés du ciel, eut renouvelé -son croissant d’argent, et au moment où ses rayons pâlissaient devait’ l’aurore, un léger brouillard se forma tout-à-coup. Les vapeurs flottent dans- le -vallon, entourent la base de la montagne comme d’une onde aérienne, et, s’élevant peu` à peu, en voilent entièrement la masse isolée. On eût cru voir un rideau de gaze tiré -par le caprice d’une fée sur

_ un édifice magique.

xii.

La brise glissa doucement sur le ruisseau, et son souffle, agitant ce voile de vapeurs argentées, offrit au chevalier’ le spectacle qui avait, -une première fois, frappé ses yeux impatiens : quoique la brise fût bravée d’abord par la va- — peur rebelle, cependant elle faisait onduler son humide manteau, dont les plis entrouverts laissaient apercevoir obscurément des tours, des bastions et des créneaux go— thiques. —

Hâte-toi, hâte-toil chevalier, avant que cette vision passagère ne s’évanouisse comme la première fois.

Roland a toute la vitesse du. coursier qui entend résonner le cor et se voit précédé par la meute du chasseur.

Aussi rapide que le trait de l’archer, il se plonge dans le vallon,•• mais avant d’avoir- pu atteindre la montagne, lés rochers. ont repris leurs formes, et les esprits du lieu se moquent de ses vains travaux ; ; leur rire étrange lui est renvoyé par les échos voisins. —

XIII.

Le guerrier devient furieux. — Suis-je joué par les en-