Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome II, trad Defauconpret, 1831.djvu/31

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XII.

— Tu es dans l’erreur, dit Harold ; Jutta m’a répondu sagement que, lorsqu’un chevalier veut courtiser une jeune fille, il doit, avant de conclure son hymen, acquérir des terres et un château pour sa fiancée... J’ai donc réclamé l’héritage de mon père. — Voilà bien, s’écria Gunnar, la ruse de Jutta ! Elle veut que vous, Danois et païen, vous alliez réclamer des terres aux moines de Durham, qui n’ont pas oublié que leurs vassaux furent jadis égorgés par Harold dans leurs propres foyers.

L’œil d’Harold s’enflamme à ces mots : il répond d’une voix de tonnerre ; — Tu en as menti, page téméraire ; le château que je réclame m’appartient ; il fut bâti par Witildnd sur les rives de la Tyne. Le chat sauvage défend sa tannière, le timide roitelet combat pour son nid ; et moi je renoncerais à mes droits, que me disputent des moines ! Partons ; le son de cette cloche annonce le chapitre tenu par l’évêque. J’y paraîtrai, selon les avis de Jutta, pour exposer ma demande ; s’ils persistent à me refuser, malheur à l’Église et au couvent !

Lecteur, rendons-nous aussi au chapitre.

7) CHANT QUATRIÈME. 8) I.

Maint poète a célébré le silence solennel des nefs gothiques, les autels couronnés d’un dais, les riches sculptures des tombeaux, et tous les ornemens pompeux des antiques églises, gages de la pitié des fidèles, aujourd’hui bien refroidie. Mais les légendes nous apprennent que la luxure osa souvent s’introduire dans les saints asiles du cloître, comme on avait vu jadis le prêtre de Baal pénétrer dans le temple du vrai Dieu.

Je suis charmé toutefois que lorsqu’il plut à nos voisins barbares de venir, sans y être appelés, purifier nos contr