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IX
PRÉFACE DU TRADUCTEUR

bienfait de l’écriture, comprend trois séries d’ouvrages, chronologiquement séparées par des intervalles de longueur indéterminée : les Védas proprement dits, au nombre de quatre ; les Brāhmaṇas, ou traités théologiques ; et les Sûtras, ou manuels liturgiques.

Des premiers je ne dirai rien, parce que l’auteur les a caractérisés avec toute la clarté désirable au début même de son introduction. Je me bornerai à constater que j’ai conservé au plus important d’entre eux, au ṛgvēda ou « Véda des stances », — c’est-à-dire « Livre des hymnes », — son orthographe consacrée de Rig-Véda, sous laquelle il est généralement cité en France[1].

Les Brāhmaṇas sont de volumineux écrits en prose. Il y en eut autant que d’écoles théologiques, et les écoles théologiques foisonnèrent dans l’Inde : c’est assez dire que tous ne nous ont pas été conservés ; il s’en faut même que tous ceux qui demeurent soient publiés in extenso. Mais l’inconvénient est médiocre ; car ils se répètent beaucoup, et les renseignements qu’ils nous apportent sont, toute proportion gardée à leur masse démesurée, assez clair-semés. C’est que les auteurs de ces recueils n’avaient ni ne pouvaient avoir le dessein d’enseigner au prêtre, qui déjà les connaissait à fond par tradition de famille, les éléments de sa religion et les rites de son culte. La liturgie, partout présupposée comme allant de soi, n’y est que la trame

  1. En conséquence, les abréviations R. V. et A. V. désignent respectivement le Rig-Véda et l’Atharva-Véda ; le chiffre romain qui suit indique le livre ; les chiffres arabes subséquents, l’hymne et la stance. À défaut d’initiales devant les chiffres, la référence vise toujours le R. V. Le Sāma-Véda n’est jamais cité. Quant au Yajur-Véda, il ne l’est jamais comme tel, mais sous le titre des trois recensions, sensiblement différentes, qui nous l’ont conservé, à savoir : pour le Yajur-Véda Blanc, la Vâjasanēyi-Saṃhitā ; pour le Yajur-Véda Noir, la Maitrāyaṇi-Saṃhitā et la Taittirīya-Saṃhitā.