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LA VILLE ENCHANTÉE

puis je réfléchis que, lorsqu’un homme se lance dans la mêlée, lorsqu’il va risquer sa vie pour les siens, il a le droit de porter les insignes qui le distinguent du commun, et qui montrent à quel titre et pour quelle cause il se prépare à mourir.

En conséquence, je me campai solidement pour résister à la pression de cette multitude, et je dis à voix très haute : « En l’absence de M. Barbou, qui nous a abandonnés, je choisis, pour mon représentant, l’excellent M. Félix de Bois-Sombre. Qu’en mon absence, mes concitoyens veuillent bien lui témoigner le même respect et la même obéissance qu’à moi-même. » Ce choix fut approuvé par acclamation. Ils auraient tout accepté pour nous voir partir plus vite.

Que leur faisait à eux notre misère ? C’est ainsi qu’ils nous abandonnèrent d’un cœur