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Les cerveaux façonnaient ces Forces en pensées
Sous leur forme nouvelle aussitôt relancées
Parmi l’immensité ;
Ainsi, dans l’éther calme, au-dessus de nos fanges,
Les esprits préparaient par de nobles échanges
Une autre humanité !

Une autre humanité plus largement humaine,
Marchant sur le chemin où le destin la mène
En groupes moins épars,
Avec des chefs portant en tête la Justice,
La Charité, l’austère amour du Sacrifice,
Comme des étendards !

Oh ! tout ce que l’on pense et tout ce que l’on aime,
A travers tous les cœurs répandu par Dieu même
En un flux et reflux !
Rêve que l’espérance illuminait naguère !
Quoi ! fout ce qu’emporta le souffle de la guerre
Ne reviendra-t-il plus ?

Ces flots de l’idéal que le ciel nous prodigue
Se briseront ils donc toujours contre la digue
Faite des blocs épais
Qu’on nomme Force aveugle, Egoïsme, Ignorance ?
Ô conflagration des peuples ! Ô souffrance !
Quand renaîtra la Paix ?