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mer Caspienne. Il a été longtemps la limite séparative de l’Arménie et de la Médie.

Strabon, qui a vécu sous Auguste et Tibère, est aussi un géographe grec, il constate que les Massagètes, voisins de l’Hyrcanie, savent tirer de leur fleuve Araxe de grands avantages pour la culture[1].

Ptolémée, l’Alexandrin, contemporain d’Adrien et de Marc-Aurèle, est bien aussi un géographe grec ; il atteste la présence des Massagètes dans la Margiane, province située à l’orient de l’Hyrcanie et dans le voisinage de l’Oxus[2].

Les géographes grecs ont donc parlé de l’établissement des Massagètes au-delà de l’Oxus, et sur ce fait il y a entre eux unanimité et concordance.

Voici d’ailleurs, en contre-épreuve, le sentiment des auteurs latins sur la question.

Pomponius Mela, géographe latin de la première moitié du premier de notre ère, place des Massagètes dans le voisinage de la mer Caspienne et à proximité des Hyrcaniens et des Ibères[3].

Les historiens latins, les historiens grecs nous donnent sur l’établissement des Massagètes au-delà de l’Oxus des témoignages identiques à ceux des géographes.

Ainsi Justin, l’écrivain latin de l’époque d’Antonin, atteste après Trogue-Pompée, dont il est l’abréviateur, la présence des Massagètes sur l’Araxe[4], et si nous remontons de cinq siècles le courant de l’histoire, nous trouvons chez Hérodote cette même attestation de la présence des Massagètes sur l’Araxe[5].

Nous savons que l’Araxe se déverse dans le sud de la mer Caspienne, et cette position indique un éloigne-

  1. Strabon, liv. XI § 6, p. 483, t. IV. Édit. de Leipsick, 1806.
  2. Géographie de Cl. Ptolémée, liv. IV, chap. x. Édit. in-fo, Amsterdam ; 1619, p. 183.
  3. Pomponius Mela, liv. I, chap. ii, p. 22. Édit. de la Haye, 1782.
  4. Justin, liv. I, chap. viii.
  5. Hérodote, Clio p. 205.