Page:Opere inedite o rare di Alessandro Manzoni, volume III, 1887.djvu/27

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abstraction de ces différentes classes, de leurs rapports entre elles, etc. On a acquis un coup-d’œil dont on se servira infailliblement ; on sait où il faut regarder ; on trouve, ou au moins l’on cherche une centaine, passez-moi cette figure italienne, à tout écheveau de philosophie que l’on prend en main. On voudrait être gros Jean comme devant, qu’on ne le pourrait pas.

On ne pourra s’occuper d’aucune philosophie, sans chercher à la ranger dans une de vos grandes classes, sans chercher à y découvrir, sans y entrevoir même laquelle des grandes tendances que vous avez observées y prédomine. Je suppose que des hommes érudits et méditatifs pourront ne pas être d’accord avec vous sur la distribution de quelques places : car celui qui s’attache à observer une partie est souvent fort dans cette même partie contre celui qui en traite plusieurs ensemble ; on pourra tirer telle philosophie, tel philosophe de la classe où vous l’avez mis ; mais ce sera pour le placer dans une autre de vos classes : je conçois qu’on transporte des meubles, mais je ne conçois pas qu’on change la disposition des appartemens.

Ce que je pense pour la classification, je le pense aussi pour des relations très importantes entre les classes mêmes et pour leur rapport avec les conditions générales de l’humanité. Que l’on examine même le plus superficiellement et comme je pourrais le faire, deux philosophies contemporaines, et qui se présentent comme tout-à-fait ennemies, tout-à-fait opposées, on ne peut pas ne pas supposer d’avance qu’il y a entre elles une grande homogénéité, une grande consanguinité, pour ainsi dire, que l’on n’aurait pas même soupçonnée autrefois ; on sera porté à l’y chercher, ou à l’y deviner, pour peu que l’on prenne d’intérêt à ces mêmes philosophies.