Page:Opere inedite o rare di Alessandro Manzoni, volume III, 1887.djvu/45

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principe, j’insiste sur ce que, n’étant établi que sur l’énoncé d’une opinion possible, il n’est pas réellement établi ; sur ce que le caractère éminent de l’inspiration, savoir l’impersonnalité, n’entraînant que l’apparence que l’on puisse se croire un droit, peut bien renfermer une apparence, mais à coup sûr ne renferme pas un principe.

J’allais vous faire une objection du même genre contre la déduction du principe de l’indépendance ; mais puisque je vois que j’ai pu parler quelque temps sur l’autorité toute seule, quoique elle soit si enchevêtrée, par son opposition même, avec l’indépendance, je me tiens à cette division ; j’achèverai d’abord de vous dire ce que j’ai sur le cœur contre l’autorité telle quelle est proposée dans votre système ; et je me dégonflerai après sur l’indépendance.

J’ai examiné cette autorité dans ses fondamens : j’ai voulu prouver qu’on ne pouvait, par la raison tirée de l’impersonnalité, l’attribuer à la spontanéité, et la dénier à la réflexion, sans établir le scepticisme dans tout ce qui vient de la réflexion, c’est-à-dire, selon vous, dans la philosophie elle-même ; j’ai prétendu encore que, par une conséquence nécessaire de cette position entre deux écueils, tandis que d’un côté vos paroles, et vos réticences mêmes vont à ce scepticisme, pour peu qu’on les pousse en ligne droite, de l’autre, ne reconnaissant pas positivement à la spontanéité le droit que vous présentez comme identique à l’autorité, vous n’établissez pas réellement cette autorité que vous lui attribuez comme son principe.

Je vais à présent examiner ce même principe dans son action ; et vous exposer quelques inconveniens, ou pour mieux dire des impossibilités absolues que, indépendamment de son défaut d’origine, il me semble voir dans son application.

Et d’abord cette autorité qui, pour tenir, quelque part que ce soit, la place légitime que vous lui