Page:Opere inedite o rare di Alessandro Manzoni, volume III, 1887.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dans autrui et dans soi ; il y a encore nécessité et impossibilité de reconnaître, même dans la véritable manifestation de la spontanéité, la spontanéité véritable. Voilà ce qu’il me semble voir dans le passage que je viens de citer à une autre fin. Je reprends de plus haut :

« L’inspiration commande la foi ; aussi ne parle-t-elle pas un langage terrestre : toutes ses paroles sont des hymnes ». Mais ces paroles qu’expriment-elles, que proposent-elles, que veulent-elles imposer ?

Le voici : « l’inspiration ne va pas toute seule : l’exercice de la raison est nécessairement accompagné de celui des sens, de l’imagination et du cœur, qui se mêlent aux intuitions primitives, aux illuminations immédiates de la foi et les teignent de leur couler » (1829, p. 44).

Ah ah ! sans chercher ce que tout cela est, quel est précisément le produit de l’exercice des sens, de l’imagination, et du cœur, s’il est personnel ou impersonnel ; si par conséquent, en supposant le premier cas, la personnalité se mêle à l’opération primitive de la raison dont vous la déclarez exclue, et si en supposant le second il y a autre chose d’impersonnel que l’inspiration à laquelle vous assignez exclusivement l’impersonnalité, sans chercher ce que c’est qu’accompagner, se mêler, teindre, si les sens, l’imagination, le cœur mêlent des pensées à part à celles de l’inspiration, et ce que pourraient être ces pensées qui ne seraient, selon vous, ni spontanées ni réfléchies, et comment ils peuvent accompagner, se mêler, teindre une pensée par autre chose que des pensées, sans dis-je chercher tout cela, il me suffit que vous déclarez vous même que cela est autre chose que l’inspiration ; autre chose que les vérités venant d’en haut, par lesquelles seulement l’inspiration commande la foi. Il s’ensuit donc