Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/313

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Chapitre XIV : Des syllogismes contingents.

Nous allons traiter des syllogismes contingents. Remarquez ici qu’il y a un double contingent, à savoir le contingent quod inest et le contingent qui peut inesse. On appelle ici contingent quod inest lorsque le prédicat, sans être de l’essence du sujet ou son propre, est néanmoins le terme qui peut être affirmé et nié du sujet, quoiqu’il soit affirmé présentement actu. Et cette proposition, quoique de matière contingente, est néanmoins dite du contingent quod inest, D’un autre côté, on dit qu’il y a contingent qui peut inesse, lorsque le prédicat est du contingent, comme blanc par rapport à homme, cependant dans la proposition il n’est pas dit actu inesse, mais d’une manière possible, .comme lorsque je dis, il arrive que l’homme est blanc, le sens n’est pas que l’homme soit blanc, mais qu’il peut être blanc, Il faut savoir que dans la première figure, lorsque les deux propositions sont de contingenti, la conclusion l’est aussi, de cette manière il arrive que tout blanc est musicien, il arrive que tout homme est blanc, donc il arrive que tout homme est musicien, et il en est ainsi des autres modes. Dans la seconde figure, si les deux propositions sont de contingenti, soit qu’elles soient affirmatives ou l’une négative soit qu’elles soient universelles, ou l’une particulière la conclusion ne sera jamais de contingenti, Par exemple: il arrive que nul homme n’est blanc, il arrive que tout ce qui rit est blanc, donc il arrive que rien de ce qui rit n’est homme; ou ne peut pas tirer cette conclusion, parce que nécessairement tout ce qui rit est homme, et ainsi de tous les autres.