Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/360

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par la dialectique qui sont sciences communes à tout, et qui prouvent les principes de toutes les sciences; mais la science mathématique prouve démonstrativement, la dialectique d’une manière probable ou opinative. Relativement aux principes secondaires, dans la science on connaît le propter quid, car ces principes sont prouvés ailleurs, ainsi qu’on l’a dit. On voit donc ce que nous savons des principes dans la démonstration. Pour la conclusion dans la démonstration propter quid, nous connaissons le propter quid. Mais dans la démonstration quia, nous ignorons propter quid, parce que ou le moyen terme n’est pas la cause, mais l’effet de la conclusion, comme on l’a dit, ou porte qu’il en est la cause éloignée. Remarquez que deux sciences peuvent s’occuper du même sujet, l’une formellement et l’autre naturellement, comme la traite de la ligne formellement, et la perspective traite de la ligne, non comme ligne, mais comme visuelle. C’est pourquoi en démontrant quelque chose de la ligne visuelle par les principes de la ligne en tant que ligne, pour cette conclusion le géomètre connaîtrait le propter quid, et le dessinateur saurait seulement quia. Par exemple, faisons cette démonstration: toute longueur sans largeur où le milieu est semblable aux extrémités est droite, mais une ligne qui passe par une table carrée est une longueur de ce genre, donc la ligne des tables carrées est droite. Dans cette conclusion le géomètre connaît le propter quid, parce qu’il sait la cause de la rectitude des lignes; mais le dessinateur la suppose, parce qu’il en ignore la cause, et par conséquent il connaît le quia et non le propter quid, et ainsi des autres. Alors la science inférieure s’appelle subalterne, parce qu’elle est matérielle, et la science supérieure subalternante, parce qu’elle est formelle. Il faut savoir qu’il arrive quelquefois qu’une science subalternée par rapport à une autre