Page:Opuscules philosophiques et littéraires. La plupart posthumes ou inédites.djvu/36

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ame puisse éprouver ; un des grands secrets est de savoir s’en garantir. Comme rien ne se ressemble dans la vie, il est presque toujours inutile de voir les fautes ; du moins l’est-il de s’amuser long-tems à les considérer et à se les reprocher : c’est nous couvrir de confusion à nos propres yeux, sans aucun profit. Il faut partir d’où l’on est : employer toute la sagacité de son esprit à réparer et à trouver les moyens de réparer ; mais il ne faut point regarder au talon, et il faut toujours éloigner de son esprit le souvenir de ses fautes, quand on en a tiré dans une première vue le fruit qu’on en peut attendre. Ecarter les idées tristes et leur en substituer d’agréables, est encore un des grands ressorts du bonheur, et nous avons celui-là en notre pouvoir, du moins jusqu’à un certain point.

Je sais que dans une violente passion qui nous rend malheureux, il ne dépend pas absolument de nous de bannir les idées qui nous affligent ; mais on n’est pas toujours dans ces situations violentes ; toutes les ma-