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L’ANCIEN CIMETIÈRE

Un de nos honorables concitoyens, très digne de foi, occupant une haute situation honorifique, — de qui nous tenons ces détails, nous a dit : « Cadet Rousselle fut le cousin de ma grand’mère, et chaque fois que, dans mon enfance, je suis passé sur le pont Saint-Martin, avec mes parents, ils m’ont fait remarquer la curieuse maison, en ajoutant : c’est l’ancienne demeure de notre cousin Cadet Rousselle. »

Cadet était un joyeux gaillard, goûtant fort la plaisanterie et qui a signé, paraît-il, de son nom de chansonnier, Cadet Rousselle, tous les actes de l’état-civil dans lesquels il comparut comme témoin.

On nous assure qu’avec de la patience on retrouverait sa signature sur les registres du greffe du tribunal.

Du pont Saint-Martin on aperçoit le petit monument funéraire qui précède l’ancien cimetière.

Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle il était d’usage d’enterrer les morts autour des églises ; mais vers cette époque on attribua différentes épidémies à la présence des sépultures au milieu des vivants, des réclamations furent faites et l’on s’occupa d’exiler nos morts. C’est un regret que nous avons bien des fois exprimé.

Nos chers morts reposaient au milieu du village
À l’ombre des tilleuls étendant leur feuillage
Sur la tombe ou la croix. Ils ne nous quittaient pas
Ces parents, ces amis, qui dormaient à deux pas.