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CANTON DE LIFFRÉ

ferrer son cheval à rebours pour les dérouter. Malheureusement elle fut trahie par son palefrenier et ne dut son salut qu’au stratagème suivant : elle fit tuer, éventrer et vider un cheval, qui fut placé sur un haquet (sorte de charrette). Elle se cacha dans le corps de l’animal et passa ainsi au milieu de ses ennemis qui ne se doutèrent pas que la carcasse de cet animal renfermait la jolie bretonne.

Le sire de Cangé

À l’ouest du bourg de Dourdain, à un kilomètre environ, au fond d’une belle vallée, sur le bord de la route de Bourg-neuf à Mi-forêt, se dresse encore le manoir du Plessis-Pillet.

Ce dut être jadis un superbe château à en juger par son air imposant, son grand portail assez bien conservé et ses immenses cheminées ornées de sculptures remarquables. Une grande pièce d’eau l’entourait de trois côtés, un large fossé achevait de le protéger et un pont-levis y donnait seul accès.

C’était, à l’époque de sa splendeur, la demeure des suzerains de la contrée. L’un de ces seigneurs, Jehan de Cangé, est resté célèbre dans le pays. Lorsqu’on parle de lui aux veillois de la Toussaint, il se trouve toujours de vieilles gens prêts à raconter son histoire. La voici telle qu’elle nous a été dite :

Yves de Cangé et sa femme Marguerite de la Teillais qui ont