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SA CORRESPONDANCE

XLIII
Un ami à Agrippa.

Montluel, fin 1526 ou commencement de 1527.

Salut mon cher et fidèle parent. Il est temps, et l’occasion est favorable, il faut nous venger de la perfidie des Français qui nous ont indignement, joués. Aussitôt que vous aurez vu la présente, préparez-vous à voyager. à venir me rejoindre avec le jeune serviteur que je vous envoie. Il faut vous rendre aussitôt que possible au camp de l’Empereur ; il faut y voir Bourbon pour qui vous serez un messager très agréable. Ici, on vous expliquera le reste de vive voix.

Adieu. En mon nom et en celui de mon épouse, dites mille choses aux capitaines Claude, Othon, Jean, François[1], vos frères Germains et mes cousins.

Fait auprès du Mont des Légions[2].


XLIV
Au très illustre Prince duc de Bourbon, au noble général
de l’armée impériale en Italie, Henri Cornélis Agrippa, salut.

Lyon, 26 février 1527.
Illustre Prince, l’affaire que Votre Altesse m’avait confiée demandait beaucoup de temps, mais j’ai pu déployer assez de zèle et de diligence pour la terminer rapidement. Si, sur quelques points, je n’ai pu agir suivant vos désirs et selon ma volonté, la faute ne doit pas m’en être attribuée, mais bien à la précipitation des événements et à la négligence des vôtres. Cependant l’affaire est maintenant dans un tel état que nos soins et notre temps ne sauraient avoir été entièrement perdus. Vous me pardonnerez donc, et voudrez bien considérer, non pas tant ce que j’ai pu que ce que j’ai voulu faire. Veuillez m’écrire le plus tôt possible ce que vous désirez que je fasse après cela, et, dès que j’aurai terminé de quelle manière, il me faudra diriger le reste des négociations. En attendant, je déploierai tous mes efforts, et j’en mourrai, ou je mènerai à bonne fin ce
  1. Les frères d’Illins, dont la deuxième femme d’Agrippa était parente.
  2. C’est probablement Montluel près de Lyon. Le texte latin du correspondant d’Agrippa dit « apud montem Legionem, sive, ut vulgo vocant Montlaï. » — Il y a aussi une locatité anciennement nommée Mons-Illins dans l’Isère, qui s’appelle aujourd’hui Luzinay.