sieurs ouvrages de longue haleine ; mais tantôt pour un motif, tantôt pour un autre, il a toujours retardé l’impression de ces textes. Cependant, au dire de J. Sinclair, il lui eût été facile d’en faire paraître un très-grand nombre dont la version latine était achevée depuis longtemps[1].
Quant aux frais de cette publication, l’objection était déjà levée en 1784 (douze ans avant sa mort). Il lui avait été remis, à cet effet, une somme de vingt-cinq mille francs provenant d’une souscription faite dans les Indes. On le voit, la conduite de Macpherson, en différant l’heure de sa justification littéraire, tendait à laisser planer des doutes sur l’authenticité d’Ossian, et ne peut guère s’expliquer que d’une manière : il savait qu’il ne pouvait être raisonnablement regardé comme faussaire dans une question où il avait pour lui tant d’honorables témoignages ; mais il savait aussi qu’en mettant au jour les matériaux de son travail c’était dévoiler son infidélité au texte et se reconnaître lui-même l’interprète inexact des chants qu’il avait donnés comme entièrement originaux. Ces considérations ont
- ↑ M. Macpherson, still, however declined sending any considerable part of the original to the press. (disser. p. lxxxix).