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DE L’AUTHENTICITÉ

perdre à l’original une partie de sa force et de sa beauté.

Il n’y a donc point dans l’histoire, dit John Sinclair, de fait plus avéré que celui de l’existence du manuscrit ossianique de Douai, antérieurement à la traduction de Macpherson, ni rien qui prouve mieux que les poèmes qu’il a donnés pour authentiques le sont en effet.

Maintenant que nous venons de faire passer sous les yeux du lecteur les principales pièces[1] de cet étrange procès, si nous étions requis de donner notre sentiment à ce sujet, nous dirions sans hésiter que nous croyons à un fonds riche et primitif dont les inspirations se retrouvent partout dans la version de Macpherson ; mais déterminer d’une manière précise ce que le travail moderne doit au thème antique, dire quels matériaux ont remplacé les lacunes de la tradition, reconnaître en un mot les broderies poétiques sur le canevas original ; c’est là une tache devant laquelle nous nous récusons, tout en avouant que nous inclinons un peu, avec Walter-Scott, à voir dans

  1. Aux personnes désireuses de plus amples renseignements nous indiquerons les dissertations de Cesarotti, de Blair, de J. Sinclair, de J. Mac Arthur, etc.