Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/114

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour les densités plus fortes. Pour celles-ci, l’influence de la pression intérieure augmente beaucoup trop, à peu près proportionnellement au carré de la densité ; avec une augmentation si marquée, il ne peut être question d’appliquer la loi des gaz.

On peut prendre ici la voie qui a été suivie pour contrôler l’exactitude de la loi des volumes de Gay-Lussac (p. 94) : on peut chercher, même pour des solutions concentrées, à embrasser les écarts dans une expression convenable et à faire subir aux grandeurs observées les corrections qui s’en suivent. On l’a fait plusieurs fois, mais on n’est pas arrivé jusqu’ici à un résultat important. En réalité, le problème est bien plus complexe que pour les gaz, parce qu’on a affaire ici aux propriétés spécifiques de deux corps différents, le corps dissous et le dissolvant ; le nombre des coefficients augmente beaucoup et l’équation devient très compliquée. Aussi, pour les solutions, arrive-t-on bientôt à des concentrations telles que les pressions osmotiques correspondantes se chiffrent par des milliers d’atmosphères : pour les gaz, les fortes pressions sont peu accessibles, et, par suite, ne sont que rarement étudiées.

Tout récemment enfin, on obtint quelques renseignements sur les poids moléculaires des corps liquides, et il est nécessaire de bien préciser ce dont il s’agit. Eötvös et Ramsay ont étudié un procédé qui permet de déterminer les poids molécu-