Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/219

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ples : dans le cas où un des corps est gazeux, et dans celui où un corps est solide, l’élasticité et la cohésion, comme il les appelle, qui caractérisent ces états, interviennent, comme des forces chimiques pour déterminer le résultat final.

Toutes ces idées sont exactes, mais elles n’ont été confirmées que plus tard, et après une longue évolution. Berthollet jouissait d’une grande renommée. Son ouvrage principal fut traduit plusieurs fois. Au dire de tout le monde, il renfermait les idées directrices les plus élevées. Pourtant, ce début fameux ne fut suivi d’aucun développement, et, pendant près d’un siècle, les problèmes de l’affinité chimique attirèrent peu l’attention. Quelles sont les raisons d’un fait si extraordinaire ?

Voici ce qu’il est naturel de penser : par sa conception de l’équilibre chimique, Berthollet avait été conduit à méconnaître l’existence des combinaisons de composition constante. En toute rigueur, au point de vue théorique, nous dirions encore aujourd’hui qu’il avait raison au fond, et que, en principe, il est tout aussi impossible de produire un corps absolument pur que d’atteindre un autre absolu quelconque, par exemple, de réaliser le vide parfait ; expérimentalement, au contraire, nous pouvons obtenir un très grand nombre de corps, où il ne nous est plus possible de déceler la présence de substances étrangères, et qui sont pratiquement purs. Berthollet ne s’est trompé que sur