Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/40

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tion : du mercure liquide se sépare par refroidissement, et il reste de l’oxygène gazeux. Par une modification continue du résidu gazeux, la phase gazeuse homogène a donné deux phases, l’une gazeuse, l’autre liquide. Cette transformation n’est donc pas hylotrope. Selon la température et la pression l’oxyde de mercure se comporte donc tantôt comme une substance pure et tantôt comme une solution. Toute solution pouvant être séparée en deux parties constitutives au moins, on donne le nom de substance composée à une substance pure, qui, sous certaines conditions, est susceptible de se transformer en solution.

On peut chercher encore, par une modification convenable de la température et de la pression, à transformer ces substances pures, le mercure et l’oxygène, tirés de la solution gazeuse. Cela ne se peut pas faire, et alors on les appelle des éléments. D’où cette autre définition des éléments : ce sont des substances pures, qui pour toutes les variations possibles de température et de pression, ne présentent que des transformations hylotropes.

Outre la pression et la température, il y a encore d’autres facteurs capables de provoquer des phénomènes chimiques ; d’une façon tout à fait générale, un apport ou une soustraction d’énergie, sous une forme quelconque, peut transformer, dans certains cas, des substances pures en solution ou mélange. Il faut donc élargir la définition