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forment une combinaison, mais bien le rapport du poids de tous les atomes présents d’un élément à celui de tous les atomes de l’autre. Par exemple, dans une combinaison où tous les éléments se combinent atome à atome, le rapport en question est égal au rapport des poids des deux sortes d’atomes. On ne peut déterminer le poids absolu, mais seulement le poids relatif des atomes.

Ces considérations, malgré leur caractère hypothétique, sont beaucoup plus familières aux chimistes d’aujourd’hui que celles de Richter. Comme on le voit, elles mènent plus loin, car la pensée de Richter ne visait que les sels neutres[1], et les considérations de Dalton donnent un schéma pour toutes les combinaisons quelles qu’elles soient. Toutes les combinaisons chimiques doivent donc être réglées dans leur ensemble de telle sorte que les masses pondérales de leurs éléments puissent être représentées par des nombres tout à fait déterminés, propres à chaque élément, savoir les poids atomiques relatifs de ces éléments. C’est l’idée de Richter étendue à toutes les combinaisons chimiques possibles.

Dalton ne s’est pas trop occupé de la question de savoir si ces conséquences très importantes, qu’on avait tirées de ses considérations, s’accordaient aussi avec l’expérience. Trop convaincu par des

  1. Il l’a étendue plus tard aussi au déplacement des métaux les uns par les autres dans leurs combinaisons.