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CHAPITRE V

LES LOIS DES GAZ ET L’HYPOTHÈSE MOLÉCULAIRE


En 1804, Alexandre de Humboldt mettait en ordre, à Paris, les résultats de ses célèbres voyages dans l’Amérique du Sud. Il eut à s’occuper, en particulier, de la question suivante : la composition de l’air atmosphérique est-elle constante, ou varie-t-elle aux différents points du globe ? De son temps, on ne connaissait rien de fixe sur ce sujet, d’autant moins qu’il n’existait pas de méthode générale sûre. Il s’adressa à Berthollet, qui était alors à Paris le chimiste le plus marquant, en le priant de confier à quelqu’un la tâche d’étudier les méthodes employées et d’en trouver une bonne. Berthollet recommanda le jeune Gay-Lussac (1778-1850), avec qui Humboldt se mit au travail. Ils trouvèrent que de toutes les méthodes, celle d’Alessandro Volta était de beaucoup la meilleure. Elle consiste à mélanger l’air avec un excès connu d’hydrogène, puis à provoquer l’explosion du gaz tonnant, et à