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tation concrète du concept, le langage est l’ensemble des signes nécessaires à l’expression de la pensée (jugement de raisonnements).

Facteurs généraux du développement de la vie consciente (volonté et caractère ; tendances et inclinations, imagination créatrice et activité rationnelle). — a) C’est la volonté qui en subordonnant la vie affective aux constructions rationnelles de l’intelligence, donne à la vie psychologique sa plus forte individualisation, sa plus grande unité et sa plus grande fixité ; elle y ajoute ce qui nous permettra de dire d’un individu qu’il a du caractère.

b) La vie motrice et la vie affective sont mêlées d’une façon inséparable, les tendances organiques, qui se développent en inclinations conscientes, dérivent non seulement d’un instinct égoïste de conservation, mais aussi d’un instinct altruiste de solidarité : l’homme isolé est une abstraction métaphysique.

c) Le terme de passage entre l’activité affective et la vie intellectuelle se fait par l’imagination créatrice, grâce à laquelle des images et des idées se forment et se combinent dans l’esprit. « Les suggestions de l’imagination sont à la fois la matière et le ressort de nos raisonnements ; souvent même, elles les guident ; et d’autre part l’imagination normale, saine et orientée elle-même par le jugément droit et le raisonnement valide ». D’où une activité nouvelle qui se superpose à la première, mais la suppose : l’activité rationnelle. « A travers l’évolution de la vie psychologique, on voit que l’activité personnelle se dégage de la vie automatique et tend à la subordonner à son contrôle : accentuer cette subordination, voilà la tâche la plus haute qu’il soit possible de se proposer. »

La rapide esquisse qui précède aura rempli son but si elle a donné des indications sur l’évolution suivant laquelle « le moi, la personnalité consciente se forme empiriquement par la série des phénomènes psychologiques : on voit par là comment une combinaison de phénomènes très primitifs et élémentaires (bien-être et