Page:Otlet - Monde - 1935.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 85 —

duit de l’histoire, de la géographie, du milieu, chaque nation, fraction de l’humanité totale, possède un caractère qui lui est particulier, qui exerce une influence prépondérante sur ses destinées et qu’elle conserve largement au cours des âges. La psychologie des peuples et la sociologie comparée s’en occupent.

Espèces ethniques. — L’homme ne comprend qu’une seule espèce actuellement vivante : Homo sapiens. Linné. À peine peut-on appeler espèce l’homme du Neanderthal disparu depuis des temps géologiques. Par contre nous sommes composés de diverses races, qui comme telles, ont dû se différencier à des temps indéterminés, mais certainement à guère de cent mille ans. Citons les races noires (nègres, mélanésiens, etc.), les races australiennes (Dravida, etc.), les races sémitiques (Indo-Afghans, etc.), les races aïno et polynésiennes, les races dites indiennes d’Amérique, les Eskimos, Tartares et Mongols, enfin les races dites européennes, métissées de brachycéphales et de dolichocéphales. Ces races se divisent en innombrables variétés qu’on peut presque seules distinguer uniquement en Europe, à part quelques Lapons, Mongols et Sémites, qui sont si bien mélangés avec nous que les distinctions s’effacent de plus en plus. Le métissage ou l’hybridation agit d’une façon rapide. Les habitants de l’Europe certainement présentent de fortes différences individuelles, mais on ne saurait y reconnaître d’une façon distincte des instincts de race. Ces différences collectives sont dues aux habitudes prises, aux traditions et à l’effet du milieu social. Par contre, il faut distinguer avec soin de nos races supérieures les races vraiment inférieures, à cerveau plus petit, comme les Weddas, les Axas, les nègres, etc. Ici l’erreur n’est plus possible : le métissage qui est bon chez les races européennes devient mauvais chez les mulâtres. (Voir Deniker, Manouvrier, Rod. Martin, Forel.)

Ainsi, certes les races humaines, à envisager les choses d’ensemble, existent. On l’a dit : si l’on rencontrait des colimaçons aussi dissemblables entre eux qu’un Anglais,