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Presque oubliées pendant le moyen âge, les mathématiques renaissent au XVIe siècle chez les Occidentaux. L’algèbre est constitué. Le siècle suivant voit apparaître la géométrie analytique et le calcul infinitésimal, grandes découvertes qui renouvellent et étendent la science, le calcul des probabilités, les logarithmes qui doublent la vie des calculateurs. Sont successivement introduits les fonctions, les séries, les imaginaires, les nombres négatifs, la géométrie descriptive, les rapports enharmoniques, l’homographie, l’involution, la théorie des groupes. Et l’on arrive aux contemporains.

Les signes mathématiques. — Nous nous en servons tous les jours, mais qui de nous en connaît vraiment bien l’origine ?

Pour exprimer l’addition, on commença par employer le mot latin « plus », mais à la longue et pour simplifier, on posait un P qui, tracé très souvent à la hâte, prenait la forme d’une petite croix et l’on finit par adopter cette figure. Le signe de la soustraction provient aussi du mot latin « minus ». On l’écrivait « mus » avec un trait au-dessus du mot pour indiquer la contraction. Finalement, on arriva à omettre les lettres et à ne conserver que le tiret. La division s’indiquait primitivement en plaçant le dividende au-dessus d’une ligne horizontale et le diviseur dessous. Mais cela prenait trop de place dans les ouvrages imprimés. On mit le dividende à gauche et le diviseur à droite, en les séparant par deux points verticaux. Pour la multiplication, on séparait par un point seulement le multiplicande du multiplicateur. Mais cela amenait des erreurs et des oublis, et puisqu’on avait adopté le signe de la croix grecque pour « plus », on se servit du signe de la croix de Saint-André pour indiquer la multiplication. L’emploi de ces signes ne remonte guère qu’au XVe siècle et se généralisa à la suite de la découverte de l’imprimerie.

Les caractères arithmétiques sont dus aux Arabes. Tous les peuples d’Europe en ont adopté l’usage.

François Viete (1540-1603, Français) représenta le