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L’Inconnu. Le Mystère
LE SECRET (X + Y)


(X + Y). — Il faut parfaire l’équation totale du monde. À la représentation des éléments objectifs connus et des facteurs personnels normaux du moi, à celle des créations humaines et de leur expression, il reste à ajouter. C’est tout ce qui existe réellement, mais est inconnu à l’homme quoique connaissable par lui. (Par ex. les microbes avant Pasteur et le microscope). C’est tout le mystère dont il est entouré et posé a priori inconnaissable. Représentons le réel par X dans l’équation. Et représentons par Y l’ensemble des assertions et des croyances énoncées dont n’est point faite la démonstration, mais par lesquelles l’esprit répond aux questions qu’il se pose parce qu’il ne pourrait vivre dans le vide ou l’indétermination. Sont comprises ici toutes les croyances populaires (folklore) qui constituent en quelque sorte un dédoublement de la science par les connaissances primitives. Ces croyances et ces conceptions, tout inadéquates soient-elles, constituent cependant des réalités idéologiques dont il est impossible de ne point tenir compte. La présence des deux « inconnues » X et Y dans une équation demeurée une accentuera le caractère que pour l’esprit de l’homme, le problème du monde, tel qu’il est posé devant lui, n’est pas susceptible d’une solution parfaite.

Le X + Y peut être tenu en quelque sorte pour le lieu géométrique de nos ignorances (connaissances à acquérir), de nos jouissances (sensibilité), de nos espérances (activité). Ce qui doit être ajouté aux données relatives pour le parfaire en absolu.

POINTS À CONSIDÉRER.

Il est impossible ici de systématiser. Il faut se borner à une simple énumération de points.

Tout est inconnu et mystères communs à l’humanité