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tante de la courbure de l’Univers, cette courbure étant elle-même fonction de la présence de la matière.

9. L Univers semble affecter une forme sphérique de rayons définis quoique formidables. L’espace est rempli non d’un éther semi-matériel ou d’un vide amorphe, mais d’un type d’éther subtil de conception nouvelle.

10. L’Univers dans lequel nous demeurons prisonniers a été exploré et reconnu jusqu’à des limites prodigieusement reculées. Nous ignorons s’il est limité, s’il n’y a pas en dehors de là d’autres univers soumis à d’autres lois et dont nous serions séparés par un vide que rien ne saurait franchir.

Le fait que la lumière de lointaines étoiles arrive jusqu’à nous nous apprend que le nôtre est plongé dans une substance continue. Les éléments infiniment tenus de cette substance — l’éther — sont maintenant comme ceux des corps solides, à une place autour de laquelle ils oscillent sans pouvoir s’écarter au delà d’une certaine limite. L’éther est à la fois élastique et rigide, bien que matériel. Les particules de la matière glissent en elle sans la déplacer comme glissent dans l’eau, sans que nous apercevions leurs mouvements, les innombrables essaims des infusoires.

11. Cette substance est sans cesse parcourue par des ébranlements de toute nature, dus aux modifications des particules matérielles sur lesquelles elle peut d’ailleurs réagir. Ce sont ces ébranlements de nature diverse qui constituent :

la lumière et la chaleur, avec leur cortège de rayons ultra violets, quand ils sont réguliers et rapides ;

les ondes hertziennes de la télégraphie sans fil quand elles sont d’une lenteur qu’on peut qualifier d’extrême relativement aux ondes lumineuses ;

les rayons Roentgen ou des rayons d’une activité générale, quand ils sont irréguliers et résultant soit du choix des particules électrisées contre des parois matérielles, soit de la désagrégation de la matière par des explosions successives, comme c’est le cas pour le radium, le thorium, l’uranium et quelques autres métaux.