Page:Otlet - Problèmes internationaux et la guerre.djvu/300

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forme au droit international, nécessiterait la proclamation des principes suivants : a) Liberté religieuse garantie à tout homme. b) Droit des nationalités à l’autonomie, impliquant pour elles le droit d’organiser elles-mêmes leurs intérêts religieux. c) Liberté assurée aux églises elles-mêmes, en tant que grands corps moraux. — Les dispositions à arrêter doivent être assez générales pour se plier aux grandes variétés d’espèces : existence d’églises nationalisées (exemple : l’Église Bulgare) ou dont le chef s’identifie avec le chef de l’État (exemple : le Tsar de Russie est aussi le chef de l’Église russe) ; Églises ayant des prétentions au pouvoir temporel (exemple : la Papauté). Il faut aussi rendre possible tous les concordats ou conventions que les États jugeraient utiles pour régler leurs rapports avec les Églises sur des objets d’ordre religieux ou spirituel. Il faudrait reconnaître toutes les grandes Églises qui se veulent universelles comme des personnes du droit international.

Le libre exercice de la religion et du culte divin a été assuré à tous les sujets des états civilisés depuis la Paix de Westphalie. Un grand nombre de conventions internationales particulières ont depuis visé cet objet. Ainsi les traités anglo-russes du 21 février 1797, sino-prussien du 2 septembre 1861, le traité entre l’Allemagne et le Salvador du 13 juin 1870, les traités et actes de Berlin 1878 et 1884, le traité de l’Allemagne avec le Japon du 4 avril 1896. Ces dispositions devraient servir de point de départ a une organisation générale des religions dans leurs rapports avec les autres questions internationales.

263. Les sciences.


263.1. CARACTÈRE ET RÔLE ACTUEL DE LA SCIENCE. — La science générale répond aux besoins d’explication et de continuité de l’esprit humain qui ne peut laisser inexploré aucun domaine, et n’a de cesse avant qu’il ne se soit démontré à lui-même l’unité des choses. Ainsi toutes les disciplines, distinctes à l’origine par leur objet, par leurs méthodes, par leur point de vue, tendent à s’interpénétrer. Les mathématiques fournissent à toutes les sciences des moyens pour procéder à des investigations nouvelles et pour exprimer les résultats acquis. L’astronomie ne se borne plus à une étude cinématique du mouvement des astres. Elle fournit des explications premières à la géologie et à la géographie physique. C’est à la chimie et à la physique qu’elle demande à son tour le pourquoi des phénomènes qu’elle considère. L’énergétique fournit les lois régissant toutes les forces de la nature ; elle implique la transformation, les unes dans les autres, du mouvement, de la lumière, de la chaleur, de l’électricité ; elle conduit à l’unité fondamentale de la matière ou des propriétés dénommées telles. La biologie est sa tributaire, tandis qu’elle est devenue à son tour la science en laquelle ont été absorbées, fondues comme autant