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secondaires spécialistes, soumis à une discipline volontaire mais rigoureuse, ayant aussi une formation générale mais astreints à des travaux particuliers et détaillés. Il existe aujourd’hui des organisations internationales dans toutes les branches du savoir : Association internationale pour les mathématiques, pour l’astronomie (carte photographique du ciel), la physique, la chimie, la géologie, la géographie (carte de la terre au millionième), la botanique, la zoologie, la physiologie, l’anatomie, les sciences médicales, les sciences sociales, les diverses branches de la technique, les sciences philosophiques, les sciences historiques, etc., etc. Un rôle scientifique organisateur a été assumé par l’Association internationale des Académies[1].

La coopération mondiale s’établit d’après des modes et pour des buts variés : division du travail (étude anatomique du cerveau répartie par régions entre divers instituts) ; concentration et coordination des résultats (mesures géodésiques, constatations sismologiques); contrôle des données fondamentales (poids atomiques) ; conventions relatives à la terminologie (nomenclature chimique, botanique, zoologique), etc. Les travaux scientifiques sont enregistrés dans des publications de mieux en mieux organisées (traités, encyclopédies, actes et mémoires, des Académies et des sociétés savantes, périodiques de toutes espèces, annuaires et recueils de documents ou données permanentes). Beaucoup de ces publications ont des collaborateurs de tous pays ou sont éditées sur une base tout à fait internationale. Des règles de publication sont adoptées. La masse des imprimés est énorme, et notre époque a pu s’appeler l’ère du papier (annuellement dans le monde 150,000 livres et 72,000 journaux et revues ; une accumulation du passé évaluée à environ 12 millions de livres). Leur utilité n’existe qu’à la condition d’être catalogués et de rendre possibles des recherches par sujets et par auteurs. De là les bibliographies et la création à Bruxelles d’un Institut international de bibliographie, dont les répertoires, à la veille de la guerre, contenaient onze millions de fiches manuscrites classées. C’est une fédération de publications et d’instituts. Le Concilium Bibliographicum de Zurich qui y est affilié a publié plusieurs centaines de mille fiches relatives aux seules sciences biologiques. L’International Catalogue of scientific littérature, publie, aux frais de la plupart des États, toute la bibliographie courante en matière de science pure. Des « années » (Jahrbücher, Yearbook) font rapport annuel sur l’état d’avancement des sciences dans tous pays ; des recueils critiques (Centralblätter) analysent les travaux au fur et à mesure de leur apparition ; les données élémentaires des sciences, les constantes, incessamment contrôlées par les travaux de

  1. Cf. Annuaire de la Vie Internationale qui contient des notices monographiques sur toutes Les Associations internationales. — Sur l’Association internationale des Académies, voir Actes du Congrès mondial, 1913, p. 551.