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LE LIVRE ET LE DOCUMENT

autre. À la Bibliothèque Nationale de Paris, on a pris l’habitude, pour remédier à cet inconvénient, d’inscrire au composteur la date de réception de chaque volume non pourvu de millésime. Malheureusement, les imprimeurs ne font pas toujours le dépôt légal l’année même où paraît le volume.

Au Ministère de l’instruction publique français, cette question du millésime a été examinée par le comité des travaux historiques. Unanimement, le vœu a été exprimé que la loi sur le dépôt légal soit modifiée à ce sujet, et qu’il soit ajouté un article ordonnant que le millésime de l’année soit imprimé sur le titre de chaque volume. Le gouvernement annonce la sanction de ne plus souscrire à aucun ouvrage qui ne porterait pas d’indication de millésime.

Le Copyright oblige les éditeurs à dater leurs livres, mais souvent ils ont soin de placer la mention du Copyright et de la date à une place où nul n’aurait l’idée de la chercher.

f) Dans les écrits ecclésiastiques, il y a la date du permis d’imprimer (Nihil obstat).

Certains ouvrages qui ont exigé un long temps d’imprimer portent la date de l’achevé d’imprimer.

g) Certains livres sont datés par année, mois et jour. Ex. : Albert Cheron : Les innovations législatives égyptiennes en matière de société. Paris, Rousseau, 26 mai 1931.

h) Détermination de la date d’ouvrages non datés. — La citation dans le corps du livre de tiers ouvrages qui sont datés est un moyen de déterminer la date antérieure à laquelle il n’a pu être imprimé.

i) La contrainte d’exprimer la date de la publication d’un livre en chiffres romains remonte à l’origine de l’imprimerie. Tandis que les règles de l’emploi des chiffres arabes sont certaines en incunables, il n’en est pas de même des chiffres romains. Souvent D (500) est exprimé par des éléments I D, et M (1000) par C I D. Par suite d’addition et de soustraction on est souvent placé devant des sigles. Voici quelques exemples inintelligibles de millésimes rares ou embarrassants.

MccccLXXII (1000 + 400 + 50 + 20 + 2) 
 1472
MiiiiD (1000 + 500 — 4) 
 1493
M’DVIII 
 1508

j) Les dates ne sont pas les mêmes pour tous les calendriers. Il est proposé un calendrier universel dû à la réforme du calendrier grégorien. La S. D. N. a publié la classification en 9 catégories de divers projets actuellement existants.

231.4 Adresse bibliographique.

a) L’adresse bibliographique (Direccion bibliographica pic de imprenta) est la mention placée ordinairement au pied de la page titre du livre. L’adresse comprend le nom et l’adresse de l’éditeur, tout au moins la ville, et on comprend aussi dans l’adresse la date de publication au sens étendu du mot.

b) Les ouvrages portent d’ordinaire le nom de l’éditeur. Ils portent quelquefois celui de l’imprimeur. Le premier est porté sur la page titre, le second est souvent indiqué in fine. Des imprimeurs apposent parfois leur signature autographique.

c) Des circonstances douanières amènent maintenant à indiquer sur les volumes le pays où est imprimé l’ouvrage.

d) Le « colophon » est le paragraphe placé à la fin des livres imprimés dans lequel est donné le nom et l’adresse de l’imprimeur, le lieu et la date de commencement ou d’achèvement de la publication ou quelques autres particularités.

e) Les typographes hollandais ne faisaient jamais figurer leur nom sur leurs productions. Le plus souvent l’éditeur seul signait le livre, sans ajouter s’il en était en même temps l’imprimeur.

232 Préface — Introduction.

a) Tout discours préliminaire dont on fait précéder un livre, soit pour en expliquer le plan et l’intention qui a présidé à sa composition, soit pour gagner la bienveillance du lecteur, prend le nom de préface. On lui donnait autrefois le nom de prologue, mais ce nom aujourd’hui n’est guère employé que pour les pièces de théâtre. On l’a appelé aussi « Isagoge, préliminaire, préambule ».

b) La préface prend quelquefois le nom d’avant-propos. Elle est elle-même précédée parfois d’un avant-propos dont elle est le développement et la justification.

c) L’introduction présente en un résumé toutes les connaissances nécessaires à l’intelligence de l’ouvrage. Elle fait connaître, par exemple, l’état de science des arts et des lettres à une époque ; elle rappelle les événements au nombre desquels s’encadre la vie ou l’histoire particulière que l’on va raconter. L’introduction peut se développer au point de devenir elle-même un véritable ouvrage.

d) En tête d’une édition on établit l’historique de l’ouvrage : telle édition, année, tirage. Ex. : Encyclopedia Britannica.

e) Préliminaire. — Ce nom est donné à l’ensemble des chapitres et documents qui en qualité de préambule précèdent le texte de l’œuvre.

On trouve ceci en tête d’un livre :

« Pour faciliter au lecteur l’étude de cet ouvrage, je lui conseillerai de commencer par la lecture du dernier chapitre qui résume la direction générale de tous mes arguments. »

La préface concerne : 1° l’origine de l’œuvre ; 2° son aspect ; 3° ses relations avec les œuvres antérieures de l’auteur ou avec d’autres œuvres ; 4° l’indication des collaborateurs et les remerciements ; 5° les conditions du travail de l’auteur.