Page:Otlet - Traité de documentation, 1934.djvu/143

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
140
241
LE LIVRE ET LE DOCUMENT

Le papier de l’Encyclopédie est approprié à son objet. C’est le résultat d’années d’expériences. Il a été spécialement fabriqué. Le corps est de pur sulfite et chiffons. Il est de couleur crème claire, opaque et velouté. Les pages sont faciles à tourner.

C’est un fait remarquable qu’une œuvre de cette ampleur puisse être produite sous la forme d’une entreprise privée. Elle marque une audacieuse tentative pour étendre de plus en plus le marché de l’Encyclopédie et par une publicité commerciale appropriée pour faire comprendre dans les milieux de la science, de l’éducation, de l’administration, des affaires, dans le milieu des familles, les avantages de posséder l’instrument d’étude et d’information qu’est une grande encyclopédie. Le prix complet est de £ 27 6 avec reliure en pleine toile et meuble pour contenir les volumes. Le prix est de £ 1 à la commande mais il y a 25 payements mensuels consécutifs de 23/9 chacun. L’Encyclopædia Britannica projette de reprendre et grouper en volumes spéciaux tout ce qui concerne telle branche de science et de l’activité humaine.

d) Les Soviets ont mis en publication la grande encyclopédie russe. Aux États-Unis l’Encyclopedia Americana est complétée par « The Americana, an Encyclopedia cf Current Events ». D’autre part, la World Book Encyclopedia avec sa nouvelle édition en 12 volumes, 8,000 pages, 10,000 illustrations, a coûté un million de dollars d’établissement.

En Espagne, l’Encyclopedia España est fort bien documentée et abondamment illustrée.

L’Encyclopedia Espasa, de la maison « Espasa Colpe », comprend 70 volumes.

L’Encyclopédie anglaise « Europa » est sur feuilles mobiles.

Pour la France, le Larousse du XXe siècle en 6 volumes comprend 200,000 articles, 50,000 gravures.

La « nouvelle encyclopédie française » est en préparation. M. de Monzie en a conçu le plan. Selon la préface, il ne s’agit plus d’établir une compilation, ni un dictionnaire « qui serve de dock » aux curiosités de l’esprit. Les manuels, les ouvrages de diffusion élémentaire ne manquent point.

L’originalité de l’encyclopédie, qui comptera dix à douze volumes, consistera dans la substitution à la formule alphabétique, encore observée dans la dernière encyclopédie, publiée sous la direction de Marcelin Berthelot, d’un classement nettement méthodique. Et, pour faciliter les recherches, un dernier tome recensera alphabétiquement toutes les matières traitées. Enfin, suivant des règles à définir, l’ouvrage sera constamment mis à jour des progrès scientifiques. Les biographies seront réduites au minimum ; aucune dépense somptuaire d’illustrations n’entravera l’achèvement de la tâche.

Les méthodes qui interviendront à l’origine dans la répartition des sujets seront de la rigoureuse et féconde loi de la division du travail. L’esprit de parti sera exclu. On fera appel à l’Université, mais il ne s’agit pas d’une œuvre universitaire.

Les ressources ? Il s’agit ici d’une entreprise désintéressée. Elle ne demande rien au budget. Par des dons, des legs, l’autonomie civile devant lui être octroyée par le Conseil d’État, elle devra s’assurer des fonds. Ni les libraires, ni les éditeurs ne siégeront au comité. S’il y a bénéfice, il ira à la caisse des lettres et des sciences. L’œuvre s’inspirera de l’esprit de dévouement qui anime les savants.

241.225 ENCYCLOPÉDIES ET DICTIONNAIRES SPÉCIALISÉS.

Les encyclopédies et dictionnaires spéciaux existent pour toutes les branches de nos connaissances : philosophie, sciences, arts, littérature, histoire, religion. Bible, etc.

Voici quelques exemples et quelques particularités :

a) Parmi les anciennes publications, on peut citer : l’encyclopédie des sciences philosophiques de Hegel (1817), l’encyclopédie d’anatomie et de physiologie par Tood (Londres. 1835-1859), l’encyclopédie de la littérature anglaise de Chambers (1843), l’encyclopédie de la littérature américaine (1857), l’encyclopédie de théologie protestante de Herzog (1853-1859).

b) En pédagogie : de 1903 à 1910 paraissent en 10 volumes « l’Encyclopädisches Handbuch der Pädagogik » ; en 1905 le « Paedagogisch Woordenboek » hollandais ; en 1911 le « Nouveau dictionnaire de pédagogie » sous la direction de F. Buisson. Maintenant voici en Allemagne le « Lexikon der Pädagogik der Gegenwart » sous la direction de Pieler (1930) ; en Italie « Pédagogia » de Santamaria dans l’« Enciclopedia delle Enciclopedie », M. Formiggini.

Le nouveau dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire de F. Buisson s’est assigné ce but : Donner aux maîtres un guide pratique et sûr de toutes les connaissances qui leur sont utiles, pour qu’ils orientent convenablement leur enseignement, pour qu’ils connaissent bien l’œuvre à laquelle ils sont voués et pour qu’ils aient une idée exacte de l’avenir qui les attend.

Le dictionnaire donne à la fin une table alphabétique des articles avec renvoi aux pages, pour permettre de se rendre compte de l’ensemble des sujets traités et, parcourant d’un coup d’œil les titres des articles, de voir quels sont ceux où ils pourront chercher un complément d’information sur tel ou tel point donné, In fine la liste des collaborateurs en faisant remarquer que les articles non signés doivent être attribués a la Direction du Dictionnaire. La liste indique la qualité des auteurs, mais non les articles dont ils sont l’auteur dans le dictionnaire.

c) Dans le domaine de la technique, les dictionnaires techniques illustrés de A. Schloman sont publiés en