Page:Ovide - Œuvres choisies (trad. Panckoucke), Les Amours, 1858.djvu/291

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tes soins officieux. Le pan de sa robe traîne-t-il à terre ? relève-le, et fais en sorte que rien ne le puisse salir. Déjà, pour prix de ta complaisance, peut-être t’accordera-t-elle la faveur d’apercevoir sa jambe.

Tu dois en outre faire attention aux spectateurs assis derrière elle, de peur qu’un genou trop avancé ne touche à ses tendres épaules. Un rien suffit pour gagner ces esprits légers : que d’amants ont réussi près d’une belle, en arrangeant un coussin d’une main prévenante, en agitant l’air autour d’elle avec un éventail, ou en plaçant un tabouret sous ses pieds délicats !

Toutes ces occasions de captiver une belle, tu les trouveras aux jeux du cirque, aussi bien qu’au forum, cette arène qu’attristent les soucis de la chicane. Souvent l’amour se plaît à y combattre : là tel qui regardait les blessures d’autrui s’est senti blessé lui-même ; et tandis qu’il parle, qu’il parie pour tel ou tel athlète, qu’il touche la main de son adversaire, et que, déposant le gage du pari, il s’informe du parti vainqueur, un trait rapide le transperce ; il pousse un gémissement ; et, d’abord simple spectateur du combat, il en devient une des victimes.

N’est-ce pas ce qu’on a vu naguère, lorsque César nous offrit