Page:Ovide - Œuvres choisies (trad. Panckoucke), Les Amours, 1858.djvu/327

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Mais garde-toi d’approcher de la vierge de Tégée ou d’Orion qui, armé d’un glaive, accompagne le Bouvier. Mesure ton vol sur le mien ; je te précéderai ; contente-toi de me suivre guidé par moi, tu seras en sûreté. Car si, dans notre course aérienne, nous nous élevions trop près du soleil, la cire de nos ailes n’en pourrait supporter la chaleur ; si, par un vol trop humble, nous descendions trop près de la mer, nos ailes imprégnées de l’humidité des eaux perdraient leur mobilité. Vole entre ces deux écueils. Redoute aussi les vents, ô mon fils ! suis leur direction, et livre-toi à leur souffle officieux." Après ces instructions, Dédale ajuste les ailes de son fils, et lui apprend à les faire mouvoir : ainsi les oiseaux débiles apprennent de leur mère à voler. Il adapte ensuite à ses épaules ses propres ailes, et se balance timidement dans la route nouvelle qu’il s’est ouverte. Avant de prendre son vol, il donne à son jeune fils un baiser, et ses yeux ne peuvent retenir ses larmes paternelles.

Non loin de là s’élevait une colline, moins haute qu’une montagne, mais qui pourtant dominait la plaine. C’est de là qu’ils s’élancent pour leur fuite périlleuse. Dédale, en agitant ses ailes, a les yeux fixés sur celles de son fils, sans ralentir