Page:Ovide - Œuvres choisies (trad. Panckoucke), Les Amours, 1858.djvu/335

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toi d’approcher le marchepied pour l’aider à monter sur son lit ; ôte ou mets les sandales à son pied délicat. Souvent aussi, quoique transi de froid toi-même, il te faudra réchauffer dans ton sein les mains glacées de ta maîtresse. Ne rougis point, bien qu’il y ait quelque honte, d’employer ta main, la main d’un homme libre, à lui tenir le miroir. Ce demi-dieu, vainqueur des monstres suscités contre lui par une marâtre dont il lassa la haine ; ce héros digne d’être admis dans l’Olympe qu’il avait soutenu sur ses épaules, Hercule, confondu parmi les vierges d’Ionie, tenait, dit-on, leurs corbeilles et filait avec elles des laines grossières. Quoi ! le héros de Tirynthe obéit aux ordres de sa maîtresse ; et toi, tu hésiterais à souffrir ce qu’il a souffert ! Si ta belle te donne un rendez-vous au Forum, tâche de t’y trouver avant l’heure prescrite et ne te retire que fort tard. Si elle t’ordonne de te trouver en quelque autre endroit, quitte tout pour y courir : la foule même ne doit pas ralentir ta marche. Si, le soir, retournant chez elle, au sortir d’un festin, elle appelle un esclave, offre-toi aussitôt. Tu es à la campagne, et elle t’écrit : "Venez sur-le-champ" ; l’Amour hait la lenteur. À