Page:Ovide - Œuvres choisies (trad. Panckoucke), Les Amours, 1858.djvu/380

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à ta mère, Amphion, n’a-t-on pas vu les pierres, dociles à ta voix, s’élever d’elles-mêmes en murailles ? Qui ne connaît les prodiges de la lyre d’Arion ? quoique muet, un poisson fut sensible à ses chants. Apprenez aussi à faire vibrer de l’une et de l’autre main les cordes du psaltérion : cet instrument est propice aux plaisirs de l’amour.

Vous apprendrez aussi les vers de Callimaque, ceux du chantre de Cos, et ceux du vieillard de Téos, ami du vin, sachez Sapho par cœur : est-il rien de plus voluptueux que ses poésies ? N’oubliez pas ce poète qui nous représente un père dupé par les artifices du fourbe Géta. Vous pouvez lire aussi les vers du tendre Properce, ou ceux de mon cher Tibulle, ou quelques passages de Gallus, ou le poème que Varron a composé sur cette Toison d’or si fatale à la sœur de Phryxus ; lisez surtout, lisez les voyages du fugitif Énée, le fondateur de la superbe Rome : il n’est point de chef-d’œuvre dont le Latium se glorifie davantage.

Peut-être aussi me sera-t-il permis de mêler mon nom à ces grands noms ; peut-être les eaux du Léthé n’engloutiront pas mes écrits ; peut-être quelqu’un de mes disciples dira : "Lisez ces vers élégants où notre maître instruit à la fois l’un et l’autre sexe ; ou choisissez, dans