Page:Ovide - Œuvres complètes, Nisard, 1850.djvu/426

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meurtrières. Infortuné ! il n’a d’autre pâture que les lambeaux de son corps. Mais pourquoi m’arrêter à des exemples étrangers ? N’ai-je pas moi-même, jeune guerrier, le pouvoir de revêtir différentes formes ? mais le nombre en est limité(21) : tantôt je suis tel que vous me voyez, tantôt je rampe sous la peau d’un serpent ; d’autres fois je marche à la tête d’un troupeau, armé de cornes menaçantes ; ces cornes, je les ai conservées tant que j’ai pu ; maintenant, vous le voyez, le fer en a arraché une de mon front. » Et sa voix se perd dans ses gémissements.


(1) Ovide désigne cette ville sous le nom de son fondateur, fils de Pélops et roi de Mégare.

(2) Pausanias raconte ce fait miraculeux, liv. I, ch. 42.

(3) Les Cydonéens sont ainsi nommés de Cydon, située dans l’île de Crète.

(4) Il est ici question de la partie de l’Afrique voisine des Syrtes.

(5) Le poëte fait allusion à la tradition suivant laquelle Dédale, pour favoriser la brutale passion de Pasiphaé, construisit une vache de bois, où elle s’enferma pour se livrer à un infâme commerce avec un taureau.

(6) Ciris vient d’un mot grec qui signifie tondre, couper. La fable de Nisus et de Scylla paraît défigurer un fait historique attesté par Pausanias et par plusieurs auteurs. On pourrait croire que Scylla entretint des intelligences coupables avec Minos pendant le siège de Mégare, et qu’elle lui livra, non un cheveu de son père, mais les clefs de la ville.

(7) Les obscurités du texte sont ici éclaircies par un passage de Plutarque, qui fixe à neuf ans le temps pendant lequel les Athéniens étaient forcés de livrer au Minotaure, chaque année, sept jeunes gens et sept jeunes filles.

(8) La fable de Dédale a été racontée par Hygin, (fab. li.) Apollodore, (liv. III, ch. 15,) et Diodore de Sicile, (liv. IV, ch. 76 et 79).

(9) Sur la fable de Perdix voir Diodore de Sicile, (liv. IV, ch. 76 ;) Apollodore, (liv. III, ch. 25 ;) Hygin. (fab. xxxix).

(10) Cénée fut d’abord femme sous le nom de Cénis : Neptune obtint qu’elle devint homme et inaccessible à tous les traits (Hygin, fab. xiv.)

(11) Narice était une ville des Locriens, appelés autrefois Léléges, du nom de Lélex, un de leurs rois.

(12) Œnée était fils de Parthaon.

(13) La bru d’Alcmène était Déjanire, femme d’Hercule.

(14) Les sœurs de Méléagre se changèrent en oiseaux sous le nom de Méléagrides ou poules de Numidie. Sur la fable de Méléagre, voir Callimaque, (Hymne à Diane. v. 216) ; Apollodore, (liv. 1, ch. 8, et liv. III, ch. 9) ; Hygin, (fab. clxxi-clxxiv.)

(15) La leçon que nous adoptons, faute d’une autre plus probable (Tyaneius), est combattue par plusieurs commentateurs. Tyane est une ville de la Cappadoce, et l’on peut, avec Leinzius, placer le lieu de la scène aux confins de cette contrée et de la Phrygie. De cette manière, l’intervention d’un habitant de Tyane paraît moins invraisemblable.

(16) Protée était fils de l’Océan et de Téthys, ou de Neptune et de Phénice, dieu marin doué de la double vertu de prédire l’avenir et de prendre toutes sortes de formes.

(17) La femme d’Autolycus était Métra. On ne trouve dans les mythographes que les détails donnés par Ovide. Autolycus, grand-père d’Ulysse, était un voleur fameux.

(18) La Faim était une divinité allégorique subordonnée aux dieux de l’Olympe.

(19) Oréade (du grec ορος, qui signifie montagne) était le nom donné aux nymphes des montagnes.

(20) La même expression « labra incana situ » se retrouve dans des vers d’Eunius ou plutôt de Pacuvius transcrits par Cicéron, (Tuscul., liv. III, ch. 12 ;) et Forcellini mentionne l’interprétation de situs dans ce passage de la manière suivante : « Alii intelligunt malum odorem, cujusmodi ex situ exspirare solet. »

(21) Il ne pouvait se métamorphoser qu’en taureau ou en serpent.