Page:Ozanam - Œuvres complètes, 2e éd, tome 01.djvu/425

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un soir ils étaient tous deux appuyés sur le bord d’une fenêtre, considérant le ciel, ils se mirent à parler des espérances de l’immortalité ; et alors, dit saint Augustin, après avoir traversé tout l’ordre des choses visibles, considéré toutes les créatures qui rendent témoignage de Dieu, au-dessus des astres, au-dessus du soleil, ils arrivèrent jusque dans la région de l’âme, et là ils trouvèrent que leurs aspirations n’étaient pas satisfaites, et ils parvinrent jusqu’à la sagesse éternelle et créatrice ; « et tandis que nous parlions ainsi, continue saint Augustin, nous y touchâmes[1], » et, concluant, il déclare que si cette contemplation d’un moment eût duré toute l’éternité, elle aurait suffi, plus même qu’il était nécessaire, à son éternel bonheur.

Ainsi saint Augustin, par cette voie de la purification, de l’illumination, de la contemplation, était arrivé jusqu’à Dieu, et, sous ce rapport, ses Confessions ne sont qu’un grand livre de philosophie mystique ; il les considère ainsi, car il les achève par cet avertissement : « Et quel homme donne à l’homme d’entendre ces choses ? Quel ange à l’ange ? Quel ange à l’homme ? C’est à vous qu’il faut demander, ô Dieu ! c’est vous qu’il faut chercher, chez vous qu’il faut frapper. C’est ainsi qu’on trouvera, qu’on recevra, qu’on se fera ouvrir. Amen[2]. »

Ainsi, pour lui, ses Confessions ne sont autre chose qu’une méthode mystique pour arriver à Dieu ; et j’y

  1. Confessiones, l. IX, c. IV.
  2. Confessiones, l. XIII, c. XXXVIII.