Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/125

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les chœurs des moines, tous les essaims de vierges le répéteront. Et nous déjà, nous avons hâte de courir au-devant d’elle, et sans attendre la litière, nous pressons nos pas. Nous tiendrons donc ses mains, nous verrons ses traits, à peine nous arrachera-t-on d’un embrassement si désiré. Viendrat-il donc le jour. où il nous sera donné d’entrer ensemble dans le sépulcre du Sauveur, de pleurer dans le tombeau de notre Dieu, avec notre sœur, avec notre mère ? Nous baiserons —ensuite le bois de la croix, nous gravirons la montagne des Oliviers, accompagnant de l’âme, du désir, le Seigneur qui la monta. Nous irons à Nazareth, et, selon l’étymologie de son nom, nous verrons la fleur de la Galilée. Non loin de là se trouve Cana, où l’eau fut changée en vin. Puis, toujours en compagnie du Christ, après avoir passé par Silo, Béthel et les autres lieux où des églises s’élèvent comme les trophées des victoires du Seigneur, nous reviendrons à notre grotte de Bethléem ; nous y chanterons toujours, nous pleurerons souvent, nous prierons sans cesse, et, blessées de la flèche du Sauveur, nous dirons ensemble « J’ai trouvé celui que cherchait mon âme, je le retiendrai, et je ne le quitterai plus ! »