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lons retrouver et poursuivre dans les différentes formes que va prendre l’histoire chez les écrivains chrétiens du cinquième siècle.

On s’est plu à jeter du doute sur l’antiquité chrétienne on l’a représentée sans livres, sans monuments, n’ayant ,que des traditions incertaines. Le christianisme est une religion de tradition, mais aussi une religion d’écriture. Les apôtres et leurs disciples écrivent. Il en est de même des évéques des trois premiers siècles : chaque église a ses archives qu’elle ne soustrait pas toujours aux persécuteurs. Actes des martyrs, canons des conciles, voilà les sources d’où sort l’histoire ecclésiastique à l’époque où nous nous plaçons.

À ce moment nous trouvons l’histoire, pour ainsi dire, décomposée, réduite à ses éléments mais, du sein,de cette décadence, sortira une recomposition ; les éléments sont séparés, mais ils attendent l’esprit qui doit les réchauffer et les réunir. Nous allons rencontrer, chez les écrivains distincts et très-différents, ces trois formes des études et des travaux historiques d’une part, les chroniques, qui rétablissent l’ordre des temps ; en second lieu, les Actes des saints, qui font vivre les plus belles figures des âges nouveaux ; en troisième lieu, les premiers essais d’une philosophie de l’histoire, qui déroule toute la suite du plan divin pour pénétrer plus profondément que la vie même, et arriver à l’idée qui préside à la succession des temps et des