Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/309

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ture , de peintures, d’inscriptions, quelquefois multipliées au point qu’à Saint-Marc de Venise il y a tout un poëme de deux cent cinquante vers sur les murs, l’église contenait une théologie, une discipline, un poëme sacré. Voila comment se concevait la basilique des premiers siècles chrétiens, et, ainsi répétée, reproduite, elle est devenue le système dominant de l’Occident.

’Néanmoins, l’Orient et l’Occident ne sont pas sans rapports, et, pendant toute la période qui sépare Constantin de Charlemagne, ces deux parties rivales et souvent jalousées de l’Église n’ont pas rompu. De là bien des échanges et des communications la coupole byzantine fait invasion en Occident et se superpose dans l’Italie septentrionale au type habituel des basiliques romaines. Ce style, qu’on a appelé roman, lombard, improprement byzantin, se continue sur les bords du Rhin, et il y en a des types admirables à Spire, à Worms, à Mayence, à Cologne. Ces belles églises des dixième et onzième siècles nous confondent par leur grandeur et leur solennité :-C’est toujours la basilique romaine avec son vaisseau divisé en trois nefs, mais la coupole couronne le centre de la croix et souvent l’abside.

Enfin vient l’époque gothique, qui a moins à faire qu’on ne pourrait le croire car déjà l’architecture romano-byzantine avait poussé bien loin et élevé bien plus haut que les contemporains de