Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/373

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saluée de loin. Et quelle que soit la durée de mon enseignement, de mes forces, de ma vie, du moins je n’aurai pas perdu mon temps si j’ai contribué à vous faire croire au progrès par le christianisme si, dans des temps difficiles où, désespérant de la lumière spirituelle, beaucoup, se retournent vers les biens terrestres, j’ai ranimé dans vos jeunes âmes ce sentiment, qui est le principe du beau, des littératures saines, l’espérance. Il n’est pas seulement le principe du beau, il l’est aussi de ce qui est bon ; il n’est pas seulement nécessaire aux littérateurs, il est aussi le soutien indispensable de la vie il ne nous fait pas produire seulement de belles œuvres, il nous fait aussi accomplir de grands devoirs : car si l’espérance est nécessaire à l’artiste pour guider ses pinceaux ou soutenir sa plume dans ses heures de défaillance, elle n’est pas moins nécessaire au jeune père qui fonde une famille ou au laboureur qui jette son blé dans le sillon sur la parole de Dieu et sur la promesse de celui qui a dit « Semez ! »