Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/379

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arracha l’Italie à la barbarie, et la rendit capable de toutes les merveilles du moyen âge. Tous les historiens conviennent que l’école ne finit point avec l’empire, et que la politique réparatrice de Théodoric mit sa gloire à sauver les études, comme à relever les cités. Au temps de Cassiodore, le trésor public dotait les chaires des grammairiens, des rhéteurs, des jurisconsultes que la jeunesse romaine entourait encore de ses applaudissements. Mais après la sanglante décadence qui mit fin à la domination des Goths, quand Rome prise et reprise eut essuyé les horreurs de quatre assauts, et qu’enfin parurent les Lombards, selon l’expression d’un contemporain «  comme un glaive tiré du fourreau pour faucher les restes du genre humain, » c’est alors, et dans le désordre des siècles suivants, que l’enseignement semble se taire, et toute science périr. En 680, les Pères du concile de Latran confessent « que nul d’entre eux ne s’honore d’exceller dans l’éloquence profane car la fureur de plusieurs peuples a désolé ces provinces ; et les serviteurs de Dieu, réduits à vivre du travail de leurs mains, mènent des jours remplis d’angoisses. M En même temps le pape Agathon déclare qu’on « ne trouve point à Rome la science complète des Écritures. Pendant les cinq cents ans écoulés de saint Grégoire le Grand à Grégoire VII, Muratori et Tiraboschi, ces deux critiques excellents, suivent, à peine la trace