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tres la science qu’ils en avaient reçué, et trouvaient dans le Digeste plus d’un prétexte pour ne point payer, selon cet adage déjà populaire.

Scire volunt omnes, mercedem solvere nemo.

Dès lors les villes jalouses de retenir les professeurs qui faisaient leur gloire et leur prospérité durent suppléer à la pauvreté des étudiants, et en 1280 on voit la république de Bologne engager l’Espagnol Garsias pour commenter le Décret, au prix de cent cinquante-livres par année. Ainsi l’enseignement public retrouve les conditions que la loi romaine lui avait faites en le mettant à la charge des cités ; ainsi ces maîtres —laïques, dont nous avons suivi péniblement la trace, forment la chaîne qui rattache les écoles impériales aux universités italiennes du moyen âge[1].

Exercices de

l’école. Poésie profane

Si l’esprit laïque se conserve chez les maîtres, il éclate aussi manifestement dans leurs leçons et dans leurs œuvres. Pendant que les uns s’attachent aux

  1. Savigny, Histoire du Droit romain ; t. III, ch. 21, § 88 (de la traduction française). Ibid., § 94. Sarti ; pars 1°, p. 149, 167, 233, 401, 410, 411. Pars ~p. 83, 138. Odofredus, ad l. 79 de Verb. obligat. « Bene scitis quod.cum doctores faciunt collectam, doctor non quaerit a scholaribus, sed eligit duos scholares, ut scrutentur voluntates scholarium. Promittunt scholares per illos. Mali scholares nolunt solvere, quia dicunt quod per procuratorem non quaeritur actio domino.» Id., in fine Digest. « Et dico vobis quod in anno sequenti intendo docere ordinarie bene et legaliter... Extraordinarie non credo legere, quia scholares non sunt boni pagatores, quia volunt scire, sed nolunt solvere, juita illud < « Nosse velint omnes, mercedem solvere nemo ». Le vers est de Juvenal, sat. VII, v. 157.